Halloween se rapproche ! Et avec ça, l’envie de regarder des séries ou films d’horreur ou de science-fiction ! Même si pour ma part, je peux en regarder durant toute l’année. Mais saviez-vous comment certaines ambiances étaient créées ? Vous voyez ces petites mélodies angoissantes qui ressemblent au son d’un violon ou violoncelle mélangé à celui d’une scie musicale, lorsque l’on voit se pointer, sous une pleine lune à minuit, un monstre velu ou le nez d’une sorcière avec sa fameuse verrue ? Mais oui, comme dans les films Frankenweenie, First Man ou encore les très célèbres Le jour où la terre s’arrêta (Robert Wise) lors de l’apparition d’un humanoïde sortant d’un ovni, ou Les oiseaux (Hitchcock). Et il semblerait que ce son devint même la définition sonore du mot eerie (en anglais) qui désigne cette mystérieuse frontière et sensation qui se trouvent entre le sinistre et l’étrange.
Un instrument hors du commun
Et bien… il s’agit d’un instrument hors du commun : le thérémine.
Un instrument de musique électronique des années 20, inventé par Lev Sergueïevitch Termen ou simplement Léon Theremin, et qui aura une place importante dans l’histoire de la révolution russe de 1917. On raconte même que Lénine en aurait été tellement subjugué qu’il instaura des cours de thérémine dans les écoles et collèges. Et grâce à la violoniste Clara Rockmore, Léon Theremin put perfectionner son invention et Clara devint la plus grande virtuose du thérémine, grâce à ses connaissances musicales, son oreille absolue, son contrôle et sa précision.
J’ai découvert cet instrument merveilleux avec la scène culte de la série The Big Bang Theory où le personnage Sheldon Cooper s’entraîne à jouer le thème de Star Trek, car grand fan de l’acteur Léonard Nimoy (interprètant Spock) qui en jouait également. J’étais fascinée. J’en voulais un et je n’en trouvais pas. Parce qu’à l’époque, le thérémine ne faisait plus trop entendre parler de lui.
Mais assez parlé d’histoire et de séries. Revenons-en à l’instrument en lui-même.
Jouer d’un thérémine peut sembler relativement simple. La production musicale se fait sans que le musicien ait à toucher l’instrument. Le thérémine, une fois allumé, joue en continu des sons générés par des oscillateurs électroniques et qui peuvent être des notes habituelles tout comme des notes dont notre oreille n’a pas l’habitude. Alors comment en faire une mélodie et un rythme ?
Comment on en joue?
Il suffit de bouger vos mains près des deux antennes dont est pourvu le thérémine pour déterminer la hauteur et l’intensité du son. En général, la main droite, en variant sa proximité avec l’antenne verticale, s’occupe de régler la hauteur de la note donc si l’on souhaite obtenir un Ré, on rapprochera plus ou moins notre main de l’antenne. Et la main gauche commandera le volume de la note selon sa distance avec l’antenne horizontale en forme de boucle.
Vraiment… à première vue, cela semble enfantin. Mais pour l’avoir essayé chez moi, je peux vous assurer que ce n’est pas le cas et je dus, malheureusement, abandonner ma carrière de théréministe. Car tout notre corps peut influencer sur le son, ainsi que les mouvements qui peuvent avoir lieu autour de vous et du thérémine. Ce qui amène ce dernier à se retrouver dans des situations cocasses… telles qu’accompagner des chasseurs de fantômes dans des lieux potentiellement hantés et d’être laissé entre les mains ou plutôt les perturbations magnétiques que produiraient les fantômes. Evidemment, j’ai également tenté l’expérience… cela va de soi. Et je suis arrivée à la conclusion, qu’il n’y avait pas d’esprits au premier étage de ma maison. Il reste le rez-de-chaussée et la cave à tester.
Mais alors, comment ça marche ? Le principe est plutôt simple. Les antennes créent deux champs magnétiques et leur taille varie selon si les mains du joueur sont plus ou moins proches des antennes. Pour l’antenne verticale, plus notre main se rapproche et plus la fréquence de la note augmente et on obtient ainsi un son de plus en plus aigu. Et pour l’antenne horizontale du volume, plus on est proche de l’antenne et moins on entend la note. On peut même couper le son et ainsi varier le rythme. Et là par contre, je peux vous assurer qu’on peut y passer de longs moments à s’amuser ! Parce qu’il s’agit d’un instrument très technique mais qui se joue de manière étonnamment intuitive. On dirait vraiment un instrument hors du temps… venu d’ailleurs.
Vivez la Musique et à très bientôt!
Miora